Xavier Crouan, Directeur de l’Information et de l’Innovation numérique à Rennes Métropole, a fait récemment une présentation au CIDJ intitulée Rennes Métropole en accès libre. Comment la libération des données publiques, accélérée par Barak Obama avec data.gov, affecte-t-elle la communication publique 2.0 et les relations entre les administrations et les usagers ? Voici les points qui ont particulièrement retenu mon attention.
Ouverture des données publiques : le contexte
- La liberté d’accès aux documents administratifs et la réutilisation des informations publiques sont des droits.
- Les données publiques sont des informations de plus en plus géolocalisées.
- La démarche citoyenne se fait plus participative et critique : le citoyen devient producteur d’information et de service public
1. L’intérêt de la libération des données pour le service public
- Susciter l’émergence de nouveaux services au plus près des besoins des citoyens : conçus par et pour eux.
- Pallier les manques des administrations : les moyens et les délais notamment.
2. L’intérêt d’une donnée varie selon les utilisateurs
Une donnée à usage interne peut avoir un tout autre intérêt pour des utilisateurs extérieurs. Prenons un exemple pratique : les ascenseurs du métro. Rennes Métropole crée et gère la donnée à des fins de maintenance. Or, elle peut être utile pour un usage externe complètement différent, pour les personnes à mobilité réduite par exemple.
Les services publics doivent accepter qu’elles ne peuvent envisager tous les usages de leurs données : des données a priori à faible valeur ajoutée peuvent s’avérer précieuses.
3. Risques et opportunités
- La collectivité qui s’engage et qui engage les citoyens dans cette démarche crée une nouvelle relation : les usagers deviennent des partenaires. La logique de co-construction favorise notamment l’appropriation du territoire et renforce les liens sociaux.
- Mais les risques ou les zones d’ombre existent. La libération des données pose des questions éthiques, juridiques et économiques. Xavier Crouan recommande d’éviter les extrêmes que sont le dogmatisme et la naïveté.
Rennes Métropole, un pionnier
Curieusement (ou pas), c’est un opérateur privé, Kéolis qui est à l’origine du projet ou qui en a été le détonateur en interpelant Rennes Métropole.
La démarche a nécessité un travail de sensibilisation auprès des élus, peut-être plus facile à Rennes qu’ailleurs. En effet, la signature Vivre en intelligence se situe dans le prolongement de la tradition d’innovation (2 mots qui ne vont pas toujours ensemble) de l’agglomération rennaise.
La démarche de Rennes Métropole se matérialise par l’ouverture de l’entrepôt des données publiques, des données territoriales non sensibles et non personnelles : géolocalisation des arrêts de bus et métro, des bornes des vélos en libre service, des points d’apport volontaire des déchets ménagers…
Un concours doté de 50 000 € récompensera les services innovants élaborés à partir des données publiques. Cette initiative me semble exemplaire dans sa conception puisqu’elle démultiplie la visibilité de l’opération : les partenaires relaient l’opération tout en prenant en charge une partie des frais, les participants sont motivés pour gagner, et le public est également sollicité pour voter.
Autres ressources sur l’open data et la libération des données publiques
Poster de l’Open Data CC-nc-by-sa Lifesized
Pour ceux qui veulent se faire une culture sur le sujet :
- Réutilisation des données publiques : des promesses vertigineuses – Dossier complet de la Gazette des Communes
- Partage des données publiques – la Fing (Fondation Internet Nouvelle Génération)
- Libération de la donnée publique : just do it ! – Alexis Mons, groupe Reflect
- Libération des données : “On ne reviendra pas en arrière” – Owni
- Données publiques ouvertes : comment faire ? – InternetActu.net
- L’ouverture des données publiques, et après ? – InternetActu.net
- Réutilisation des données publiques : transposition de la directive du 17 novembre 2003 (aspects juridiques) – Precisement.org