L’expérience utilisateur est devenu un buzzword et le design acquiert peu à peu ses lettres de noblesse. Mais on continue souvent à le réduire à sa dimension graphique. J’entends parfois au détour d’une réunion :
Voilà, le contenu est validé. Il ne reste plus qu’à faire un design sexy !
Sous-entendu, le gars a taillé un diamant et il ne reste qu’à concevoir un écrin digne de lui. En réalité, le diamant en question se révèle être une pierre vulgaire sans valeur. Le contenu est conçu en dépit du bon sens. Bien malin qui saurait en dégager un objectif, une cible ou un message-clé. On croule sous les phrases ampoulées et creuses qui jouent à qui sera la plus longue. Peu importe, la mission impossible du design serait de sauver ce contenu abscons. Les idées reçues sur le design ont la vie dure. Le graphisme reste perçu comme une baguette magique qui enchantera n’importe quel contenu. Trop de marketeurs et de communicants n’intègrent la dimension design qu’en fin de chaîne. IL EST DEJA TROP TARD. Comme les graphistes ont rarement le poids hiérarchique pour protester, ils doivent obtempérer et maquiller un contenu indigent. Et on sait déjà que le mascara ne tiendra pas.
Faire appel au design dès la conception
Un bon graphiste vous obligera à vous poser les questions essentielles et à mettre un projet sur les bons rails. Incapable de travailler sans brief, il va chercher à comprendre le problème à résoudre : quoi, pourquoi, pour qui… Comme beaucoup, j’ai été renvoyé à mes insuffisances par les questions de base d’un graphiste. La tête dans le guidon, on oublie parfois les règles de base d’un projet de communication. Pourtant, il suffit de quelques questions pour amorcer un brief. Le designer est le meilleur garde-fou de vos projets ; plus vous l’intégrez en amont, mieux ce sera. Ne me croyez pas sur parole écrit, testez :-) Crédit image : By fan total (Flickr) [CC BY 2.0], via Wikimedia Commons