Je continue à diversifier mon champ éditorial avec une critique (constructive) de bouquin. Comment planter réussir son site e-commerce est l’œuvre de Thomas Bourghelle et Jean-Philippe Wozniak, associés au sein du cabinet COJT. À noter que cet ouvrage est publié aux éditions Kawa, dans la collection dirigée par un certain Henri Kaufman, un gage de qualité.
Le pitch
Un nouveau site e-commerce se crée toutes les 30 minutes ! Pourtant, sur les 82 000 sites de e-commerce recensés par la FEVAD, près de 60 000 sites réalisent moins de 100 ventes par mois. Alors quelle est la recette magique pour réussir sur ce marché désormais mature ? Eh bien, justement, il n’y en a pas… Mais il y a des écueils à éviter et des bonnes pratiques à retenir.
Ce qui m’a plu
Sur le fond
Cet ouvrage aurait pu s’intituler Dictionnaire des idées reçues sur l’e-commerce : la simple lecture du sommaire donne des frissons ! Les auteurs s’appliquent à détruire les clichés façon puzzle pour mettre ramener à la réalité tout apprenti sorcier du e-commerce. Mais l’exercice ne se limite pas à un stérile tir aux pigeons. La grande valeur ajoutée de cet ouvrage est justement la méthodologie. Pas de théorie à deux balles, mais du pratique, de l’opérationnel fondé sur l’expérience. J’ai particulièrement apprécié la prise en compte du facteur humain et de la multiplicité des compétences à mettre en œuvre dans un projet e-commerce.
Sur la forme
L’ouvrage est plaisant, agréable à lire et accessible à tous. Chaque chapitre se conclue par une check-list en 10 points, un récapitulatif très utile orienté vers l’action.
Ce qui m’a moins plu
Sur le fond
J’ai trouvé la partie consacrée aux médias sociaux un peu légère, moins maîtrisée et moins fouillée. Une petite page peu exploitable avec des recommandations discutables :
Et surtout, utilisez des outils tels que Klout pour connaître votre niveau d’engagement sur les réseaux sociaux.
Idem sur le buzz :
Une marque sans intérêt ayant des produits basiques aura plus de difficulté à faire du buzz qu’une marque sensible ou traitant de sujets sérieux.
Pour se convaincre du contraire, revivez si besoin l’expérience Tipp-Ex autour d’un produit dont tout le monde devrait pourtant se passer à l’ère digitale…
Par ailleurs, le f-commerce et surtout le m-commerce ne sont pas abordés.
Sur la forme
J’ai regretté le manque de lisibilité de certaines infographies, alors que les auteurs ont eu la bonne idée d’ajouter des flash codes pour lire les articles en ligne référencés. J’ai surtout souffert en relevant les fautes d’orthographe et de syntaxe, trop nombreuses à mon goût.
Conclusion : à lire d’urgence !
Malgré ces quelques réserves, je recommande chaleureusement cet ouvrage qui permet à chacun de mesure toute la complexité du sujet ! Un projet ecommerce combine en effet les problèmes d’un projet web classique (stratégie de marque, ergonomie, expérience utilisateur, graphisme, contenu, visibilité et référencement, hébergement, sécurité, juridique, gestion des prestataires, relation avec les services internes de l’entreprise) avec des dimensions commerciales et logistiques spécifiques… Et c’est tout le mérite de cet ouvrage que de proposer des solutions concrètes pour répondre à la question-titre de l’ouvrage : comment réussir son site e-commerce.
Bonjour,
Tout d’abord, nous sommes ravis de voir que le livre vous a plu.
Et ravi de voir que nous avons réussi à transmettre ce que nous voulions de la manière que nous souhaitions : avec pragmatisme et pédagogie.
Pour le f-commerce et le m-commerce qui ne sont pas abordés, c’est volontaire.
Le f-commerce est selon nous une fausse bonne idée en tant que telle et ne s’est pas vraiment développé (beaucoup de boutiques ont fait marche arrière), nous considérons facebook comme un relai de trafic plus que comme une place de vente.
Le m commerce est vraiment spécifique et mériterait un livre à lui tout seul. Idem pour les réseaux sociaux.
Et nous pourrions également dire la même chose pour le référencement naturel.
Pour le buzz, ce que nous voulions dire c’est qu’une marque basique avec des produits simples qui en plus n’aurait pas de notoriété (à l’inverse de tipp-ex) aura plus de mal à faire du buzz. Après rien n’est impossible. De toute façon ce qu’il faut retenir c’est que le buzz peut être poussé mais rarement crée par les services marketing. Car il est fait avant tout par le public, et non par les services marketing.
Pour les fôtes, vraiment désolé. Ce n’est pas sans l’avoir relu, fait relire et re-relire…;-)
Thomas
Merci d’avoir pris le temps de répondre à mes réserves et de lever ainsi certaines ambiguïtés. Je reste convaincu que la partie mobile est intrinsèquement liée au site Internet, même si c’est effectivement un sujet important qui aurait rajouté un certain nombre de pages !
Et pour les fôtes, je suis volontaire (bénévole) pour relire votre prochain ouvrage 😉