Le Guide de démarrage Google – Optimisation pour les moteurs de recherche me semble bien méconnu, sauf peut-être des experts SEO. Pourtant, il peut être utile à beaucoup d’entre nous. En effet, certains blogueurs et webmasters seront capables de mettre en pratique la plupart des recommandations. Les responsables communication et/ou marketing tout comme les chefs de projets pourront s’y référer pour suivre leurs prestataires, voire même l’intégrer dans leurs cahiers des charges.
Le défi que je me suis lancé est de décrypter ce document de 32 pages à l’intention de non-spécialistes qui ne savent pas ce qu’est une balise H1 ou un texte d’ancre. Si ces mots-là n’ont pas de secret pour vous, passez votre chemin ou vérifiez que je n’écris pas n’importe quoi ;-)
Comprendre les bases de l’optimisation
Créer des titres de pages uniques et pertinents
Comme le titre d’un article journalistique, il doit unique, spécifique et refléter fidèlement le contenu de la page. Dans les résultats de recherche Google, c’est lui qui s’affiche sous forme de lien, avec en gras les mots soulignés pour que l’internaute identifie sa pertinence par rapport aux mots clés qu’il a saisis. Le titre doit être court et descriptif, pas une suite de mots clés. En langage HTML, on fait référence à la balise <Title>.
Utiliser la balise meta « description »
Pour continuer la comparaison avec un article de presse, la description est le chapô de la page. Sa vocation est de fournir aux lecteurs et aux moteurs de recherche un résumé de la page. Ce court paragraphe s’affiche sous le titre de page dans les résultats de recherche. Là encore, cette description doit être unique pour chaque page de site.
En pratique
Dans l’exemple ci-dessus, « Pages Facebook : comment se comparer aux concurrents » correspond au titre de ma page ; la description correspond au début de l’article « Le problème avec les statistiques, c’est de pouvoir les interpréter. Facebook offre des statistiques assez complètes sur votre page mais ne vous… »
J’ai paramétré WordPress pour que la balise Title soit sous la forme [Titre de mon article – Choblab]. Ici, la description pourrait être améliorée pour être plus directe et varier les mots-clés. Si on a comparer dans le titre, choisir comparatif dans la description. Les mots outil et statistiques seraient bienvenus pour compléter le titre et obtenir un corpus de mots-clés pertinents. En suivant davantage les conseils de Google, j’aurais donc pu rédiger ainsi la description : Voici un outil pratique pour réaliser un comparatif entre les statistiques de votre page Facebook et celles de vos concurrents.
Améliorer la structure d’un site
Améliorer la structure de vos URL
La plupart des CMS (systèmes de gestion de contenu) permettent en général de paramétrer la forme de vos URL. Les URL sont porteuses d’information. Trop longues ou énigmatiques, elles peuvent rebuter certains utilisateurs. Préférez des mots signifiants aux caractères spéciaux sybillins ou des mots dénués de sens. Evitez d’utiliser des structures de répertoires et sous répertoires multiples.
Faciliter la navigation sur votre site
La navigation a pour but de faciliter la recherche d’information du visiteur. La structure de l’arborescence doit être logique et intuitive pour les utilisateurs… et pour Google. Le fil d’Ariane découle de cette arborescence et permet de remonter d’un ou plusieurs niveaux. Idem pour la structure des URL : le visiteur peut en supprimer une partie sans se retrouver sur une page d’erreur.
Les plans de site ou sitemaps répondent à 2 logiques : celle de l’utilisateur qui accède à une vision globale des pages du site, et celle de Google à qui il faut fournir un fichier XML et indiquer le format d’URL préférentiel (avec ou sans les www). Utilisez du texte pour les éléments de navigation.
En pratique
Dans l’exemple ci-dessus, regardez ce qui suit choblab.com. D’abord un répertoire web-design puis le nom du fichier HTML qui reprend le titre. Si vous supprimez les éléments après web-design/, vous accédez à la rubrique du même nom et en l’occurrence à tous les articles de la catégorie.
Personnalisez la page d’erreur 404
C’est la page d’erreur qui s’affiche par défaut quand un visiteur veut accéder à une page qui n’existe pas ou plus. L’objectif est de le réorienter et de l’aider à retrouver son chemin.
Le saviez-vous ? Google met à votre disposition un widget pour personnaliser automatiquement votre page 404.
La page 404 peut aussi être traitée comme un exercice de style, comme les Rolling Stones l’ont fait avec à-propos ou moi plus modestement.
Optimiser le contenu
Du contenu de qualité et reconnu comme tel
Selon Google
Créer du contenu attrayant et utile aura sans doute plus d’impact sur votre site Web que chacun des autres points traités ici.
Le contenu de qualité est celui qui répond aux recherches, et celles-ci varient notamment selon l’expertise des utilisateurs sur votre sujet. Ceux qui connaissent bien votre domaine vont utiliser un jargon et des acronymes spécifiques quand d’autres saisiront des mots-clés profanes. A vous de faire un bon dosage en analysant les requêtes les plus fréquentes avec les Outils pour Webmasters de Google.
A savoir : un contenu de qualité est
- facile à lire
- bien organisé
- actualisé et unique
- orienté utilisateurs et non moteurs de recherche
Améliorer la qualité des textes d’ancre
Pas de sang… d’encre avec cette terminologie. Les textes d’ancre sont simplement les intitulés de vos liens hypertexte. Comme pour la navigation, l’objectif est de clarifier pour vos visiteurs (et pour Google) où vous leur proposez d’aller.
L’intitulé du lien doit être
- descriptif et explicite. Par exemple Découvrez de jolies infographies sur mon board Pinterest (et non cliquez ici)
- concis
- repérable : le lien doit se distinguer du reste du texte
Optimiser l’utilisation des images
L’attribut Alt (comme alternative), présent sur la plupart des CMS, est une sorte de légende qui permet au visiteur (et à Google) de mieux comprendre l’image. Si cette image ne s’affiche pas, le texte donnera également une indication sur cette image. Les recommandations de concision et de description qui s’appliquent aux textes d’ancre valent également pour l’attribut alt.
Bon à savoir : il est conseillé de classer toutes les images dans un répertoire unique afin de simplifier l’accès.
Utiliser de façon appropriée les balises d’en-tête
Les balises d’en-tête structurent la page comme la titraille d’un article de presse : titres et intertitres hiérarchisent l’information et balisent la lecture. Ils fournissent une indication visuelle à l’utilisateur, et donc à Google sur la structure de la page. Ces balises se matérialisent dans le HTML avec H1 (titre de niveau 1), H2 (titre de niveau 2) jusqu’à H6. On a l’équivalent dans les styles Word avec les titre 1, titre 2, etc.
Si vous utilisez la formule thèse-antithèse-synthèse pour organiser un argumentaire, chacun de ces 3 éléments pourra par ex. se matérialiser avec une balise H2 (le titre de votre article sera en H1).
Bon à savoir : ne pas détourner l’utilisation des balises d’en-tête pour une simple mise en forme.
Travailler avec les robots
Utiliser efficacement le fichier robots.txt
Ce fichier placé à la racine de votre site est un message envoyé à Google pour le guider dans son exploration. Vous lui indiquez ici les pages ou les répertoires à ne pas prendre en compte dans son indexation (les pages d’administration du site par exemple). Google vous explique comment faire dans les Outils pour Webmasters.
Comprendre les liens en rel=“nofollow”
Encore un message adressé à Google pour lui indiquer qu’il ne faut pas suivre (nofollow) un lien de votre site. En clair, vous ne cautionnez pas le lien en nofollow et ne souhaitez pas lui apporter une sorte de caution morale. Le cas le plus fréquent est celui des commentaires de blog : beaucoup de commentateurs ne viennent pas pour apporter ou demander une précision, mais juste pour récupérer un lien vers leur site. Si vous faites des liens vers des sites de mauvaise qualité, Google va déprécier votre site selon le principe « qui se ressemble s’assemble ».
En langage html, cela se traduit sous cette forme
<a href=“http://www.sitedemauvaisereputationquejenecautionnepas.com” rel=“nofollow”>site de mauvaise réputation que je vous recommande d’éviter mais que je signale pour information</a>
Optimiser pour les mobiles
Les 2 points ci-dessous exigent selon moi une réelle expertise technique. Je vous recommande de vous adresser à des spécialistes pour les mettre en oeuvre.
Signaler les sites mobiles à Google
Il faut indiquer à Google l’existence de votre site mobile et lui envoyé un sitemap (voir plus haut) spécifique, toujours en utilisant les Outils pour webmasters.
Guider les mobinautes avec précision
Il s’agit notamment de détecter automatiquement quel type de terminal (ordinateur fixe ou téléphone mobile par ex.) utilise le visiteur pour lui servir automatiquement la bonne version de la page.
Promouvoir un site et analyser les données
Faire une promotion appropriée de votre site
Des liens vers votre site sont un facteur important pour améliorer sa visibilité. Bien entendu, on ne fera un lien que si on vous connaît ! Google vous encourage donc à promouvoir vos contenus, notamment via :
- les blogs
- les newsletters
- l’affichage de l’URL sur tous vos supports (cartes de visite, affiches…)
- l’ajout de vos coordonnées sur Google Places
Google vous met en garde contre toute tentative de promotion à outrance et vous déconseille par ex. d’acheter des liens.
Analyser et optimiser votre site
Google finit par un peu d’auto-promotion
- les Outils pour Webmasters : déjà cités, ils servent à identifier tout problème que Google pourrait rencontrer avec votre site Internet … et à les résoudre !
- Google Analytics : l’outil statistique bien connu pour suivre la fréquentation de votre site et le comportement des visiteurs.
Le message à retenir
La position ultra-dominante de Google nous incite naturellement à lire ces recommandations comme des instructions ! De manière générale, elles peuvent rassurer les non-spécialistes. Pendant longtemps, beaucoup se demandaient comment concilier contenu de qualité et référencement. Il fallait blinder le texte de mots-clés quitte à en faire un charabia abscons.Aujourd’hui, Google prend clairement le parti des utilisateurs et privilégie la pertinence des contenus. Si votre site est pertinent par rapport à la recherche des utilisateurs, il ressortira pour peu que vous preniez soin de respecter l’essentiel des points ci-dessus. Mais si vous essayez de tromper Google (et donc les utilisateurs) pour valoriser des contenus non pertinents ou en utilisant des techniques que la morale Google réprouve, alors la foudre s’abattra sur vous !
Bien entendu, la lecture de ce guide ne dispense pas d’une prestation professionnelle et de l’accompagnement d’un expert pour la mise en oeuvre. Mais c’est pour moi un bon point de départ qui participe à l’acculturation sur le référencement et permet aux néophytes… de l’être un peu moins.
Merci Chob pour ce gros boulot de synthèse, excellente initiative !
Quelques réflexions en passant :
– je ne sais pas si la distinction est très claire pour un débutant entre le titre d’une page (balise title), qui apparait sur l’onglet du navigateur et sur les moteurs de recherche, et le titre d’un article (souvent formaté avec une balise h1 ou h2). Si dans la majorité des cas ils seront identiques, il peut parfois être utile de les différencier (ex : titre d’article un peu drôle ou provocateur incitant à la lecture, title plus descriptif pour les moteurs de recherche)
– pour les URL, j’ai tendance à faire sauter tous les mots « inutiles », comme les « le », « du », « des », pour ne conserver que les mots-clés.
– tu viens de m’apprendre l’existence du widget Google pour les pages 404 🙂
– je trouve un peu dur de considérer les liens nofollow comme des sites de mauvaise réputation, car dans ce cas pourquoi y envoyer ses lecteurs ? L’immense majorité d’entre eux ne verra d’ailleurs aucune différence avec un lien classique, c’est au niveau des moteurs de recherche que cela se joue.
– je trouve assez dingue que le guide de Google conseille encore de créer une version adaptée pour les mobiles plutôt qu’un site responsive.
– pas de mentions de Google+ non plus !
– ni l’authorship !
En clair ce document donne les bonnes bases pour les webmasters, mais il n’est pas à jour, il manque tout de même des choses importantes.
Enfin si on respecte déjà toutes ces consignes, on est dans la bonne voie 😉
Merci pour ta contribution.
Pour le no-follow, c’est à utiliser pour des cas très particuliers, je n’ai peut-être pas été assez explicite. Par exemple, si tu fais un article pour prévenir tes lecteurs de l’existence d’un site attrape-couillons, tu peux faire un lien vers lui pour que tes lecteurs puissent tester s’ils le veulent. En revanche, pas question de lui accorder ta caution et favoriser sa visibilité…
Je te rejoins sur Google+ et l’authorship, mais j’ai essayé de l’expliquer à un responsable com’ une fois… j’ai donné les grands principes mais j’ai fini par renoncer à lui expliquer comment faire ! C’est finalement pas si simple à mettre en place, et surtout valable pour des sites d’actus . J’ai préféré insister sur des bases mais j’ai bien précisé que ça ne remplace pas une vraie expertise 😉
C’est drôle les années passent mais le guide ne change pas, toujours les mêmes recommandations au mot près…
Bel effort !
Dans la ligne de conseils pour non initiés, j’ajouterais juste de prendre un hébergement professionnel, la vitesse du site s’en ressentira, surtout s’il s’agit d’un CMS lesté de plug-ins. Cela offrira une meilleure UX à vos visiteurs (et GG aime ça).
Merci pour cet article.
Je n’avais pas retenu l’histoire du répertoire unique pour les images, d’autant que wordpress a tendance à faire l’inverse, les classer par années et mois ….
Bonne journee