Médias sociaux en France : l’enquête qui fait peur

Si les études sur l’utilisation des médias sociaux par le grand public sont plutôt encourageantes, les enquêtes menées auprès des professionnels sont parfois effrayantes. L’IFOP, en partenariat avec l’Atelier dont on se demande comment ils ont pu s’associer à cette étude de bas étage, vient de publier les résultats d’une enquête auprès d’un échantillon représentatif (sic) des cadres des entreprises françaises. Le titre met l’eau à la bouche : Les cadres français et les réseaux sociaux : l’entreprise à l’aube d’une ère nouvelle ? mais le contenu assèche le gosier. Autant vous prévenir tout de suite, les questions comme les réponses risquent de vous faire bondir…

Florilège commenté et les leçons données par nos cadres

Q. Pourquoi les entreprises ne doivent-elles pas communiquer sur les médias sociaux ?
R. Il faut conserver la maîtrise de la communication

Bien entendu, la communication a toujours été, est et sera toujours top-down, la communication est le monopole des entreprises.
Lesson 1 : ne pas écouter les conversations et continuer à faire l’autruche, même si la position n’est pas idéale pour assurer… ses arrières.

Q. Pour communiquer sur Internet, au-delà des sites classiques, quels médias les entreprises doivent-elles privilégier ?
R. Les médias sociaux comme Facebook ou Twitter : 32 % ; Les outils comme les blogs et les forums : 68 %

Tout le monde le sait, c’est soit l’un soit l’autre.
Lesson 2 : penser outils et pas stratégie, surtout ne pas se demander quels sont les médias utilisés par sa cible mais choisir celui qui nous plaît.

Q. En ce qui concerne la communication de l’entreprise  via les médias sociaux, quelle est selon vous la meilleure solution ?
R. 80 % : Il faut confier la communication à quelques personnes seulement

Évidemment, quelques personnes seulement font la valeur ajoutée d’une entreprise et détiennent à eux seuls toute l’expertise de l’entreprise.
Lesson 3 : surtout ne pas sensibiliser les collaborateurs en interne sur les médias sociaux.

Q. Pour le commerce en ligne, la géolocalisation des internautes vous semble-t-elle… ?
Réponses possibles : plus utile, aussi utile ou moins utile que les médias sociaux

No comment, les mots risquent de dépasser ma pensée (ou pas).
Lesson 4 : à question idiote, réponse idiote.

Q. Avez-vous déjà mené des opérations destinées à 1. séduire de nouveaux clients 2.fidéliser via des médias sociaux ?
R. Respectivement 62 % et 64 % répondent : Non, jamais et nous ne l’envisageons pas.
C’est cohérent, et plus sage.
Lesson 5 : acheter une vieille machine à écrire parce que le 20e siècle, c’était quand même vachement mieux.

Médias sociaux en France : l’enquête qui fait peurSi les études sur l’utilisation des médias sociaux par le grand public sont plutôt encourageantes, les enquêtes menées auprès des professionnels sont parfois effrayantes. L’IFOP, en partenariat avec l’Atelier dont on se demande comment ils ont pu s’associer à une étude de bas étage, vient de publier les résultats d’une enquête auprès d’un échantillon représentatif (sic) des cadres des entreprises françaises. Le titre est met l’eau à la bouche : Les cadres français et les réseaux sociaux : l’entreprise à l’aube d’une ère nouvelle ? mais le contenu déssèche le gosier. Autant vous prévenir tout de suite, les questions comme les réponses risquent de vous faire bondir…
http://www.ifop.com/?option=com_publication&type=poll&id=1405Florilège commenté et les leçons de nos cadres
Pourquoi les entreprises ne doivent-elles pas communiquer sur les médias sociaux ?
Il faut conserver la maîtrise de la communication
Mamma Mia, 56 % des cadres croient vraiment maîtriser leur communication en n’allant pas sur les médias sociaux ? Ils devraient déjà savoir que la communication top-down est une illusion (encore plus aujourd’hui). Lesson 1 : ne pas écouter et faire l’autruche.Pour communiquer sur Internet, au-delà des sites classiques, quels médias les entreprises doivent-elles privilégier ?
Les médias sociaux comme Facebook ou Twitter 32 %
Les outils comme les blogs et les forums 68 %
Tout le monde le sait, c’est soit l’un soit l’autre. Lesson 2 : penser outils et pas stratégie, surtout ne pas se demander quels sont les médias utilisés par sa cible mais choisir celui qui nous plaît.

En ce qui concerne la communication de l’entreprise  via les medias sociaux, quelle est selon vous la meilleure solution ?
80 % : Il faut confier la communication à quelques personnes seulement
Evidemment, quelques personnes seulement font la valeur ajoutée d’une entreprise et détiennent à eux seuls toute l’expertise de l’entreprise. Lesson 3 : surtout ne pas sensibiliser les collaborateurs en interne sur les médias sociaux.

Pour le commerce en ligne, la géolocalisation des internautes vous semble-t-elle… ?
Plus utile
aussi utile
moins utile que les médias sociaux
No comment, les mots risquent de dépasser ma pensée (ou pas).
Lesson 4 : à question idiote, réponse idiote.

Avez-vous déjà mené des opérations destinées à… ?

Séduire de nouveaux clients ou fidéliser via des médias sociaux : respectivement 62 % et 64 % répondent Non, jamais et nous ne l’envisageons pas
C’est préférable. Lesson 5 : acheter une vieille machine à écrire parce que le 20 siècle, c’était quand même vachement mieux.

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14 commentaires

  1. Le défi pour les entreprises c’est que sur le terrain des médias sociaux, il faut y aller à fond ou non.
    Par exemple, les feedbacks des clients non satisfaits à travers Twitter et Facebook peut être un véritable casse-tête pour le service clientèle. Il faut avoir les moyens humains derrière pour gérer. Ce n’est pas que du marketing.
    Néanmoins, à terme, toutes les entreprises sont amenés à être présents sur le web.

  2. @richard : L’emploi de l’anglais n’est pas lié à une quelconque envie d’être « in », c’est pour rester dans le ton un peu décalé de l’article. Certains ont peut-être en mémoire leurs premières leçons d’anglais (lesson 1 : the cat is in the house) et j’ai repris le principe… avec un second degré qui est apparemment tombé à côté 😉

  3. Pourquoi « Lesson »?? « Leçon », c’est pas bon?? Hon, c’est en français, donc pas trop « in ». After all, we have to use the master’s language, even though we are talking to each other and the master isn’t hearing… or listening.

    Autrement, très, très intéressant.

  4. Malheureusement entre « on fait du réseaux sociaux car ça fait bien et c’est moderne » et « les réseaux sociaux c’est nul car on ne peut pas maîtriser sa communication »,il y a quand même peu d’entreprises qui ont compris le bénéfice qu’elles pouvaient retirer de ces nouveaux moyens de communication avec leurs clients.

  5. Effectivement, c’est affligeant !

    Mais cela me donne des perspectives d’avenir en terme de job !
    Le malheur des uns fait le bonheur des autres…

  6. L’utilisation professionnelle des outils sociaux est assez récente dans la plupart des petites entreprises 😉
    Il ne faut donc pas leur en vouloir de ne pas sauter dedans immédiatement, d’y adhérer et de comprendre parfaitement leur fonctionnement !

  7. @grmin : plus que de vrai mépris, je pense que c’est plus d’ignorance qu’il s’agit. Mais de l’ignorance au mépris, il n’y a qu’un pas, surtout dans la perception des « utilisateurs de base »…

  8. Je ne suis pas dans le marketing ni le community management. C’est donc en tant que simple «utilisateur de base» que je me permets donc de tirer la sonnette d’alarme : un tel mépris du client finit par se voir et se payer en termes d’image d’abord, de ventes ensuite. De manière diffuse informelle et non canalisée, donc d’autant plus difficile à rattraper après coup.

  9. @Jean-Paul : tout à fait d’accord, j’ai vécu ces mêmes difficultés dans les différentes organisations où j’ai travaillé.
    A propos du sic… Si les réponses données reflètent effectivement l’ignorance de beaucoup, je m’inquiète davantage des questions posées. L’Ifop est un institut de renom, la réputation de l’Atelier n’est plus à faire et pourtant, certaines des questions posées sont tellement ineptes que je m’interroge sur le sérieux de l’enquête, y compris sur la représentativité des personnes interrogées 😉

  10. Une enquête « auprès d’un échantillon représentatif (sic) » Je pense que le « sic » est de trop 😉

    Les réponses sont en effet bien « représentatives » de ce que l’on rencontre quand on essaie d’ouvrir des fonctionnalités collaboratives ou 2.0 en entreprise. Un des obstacles est d’abord l’ignorance et la non pratique de la part des managers comme des salariés dans les entreprises, d’où les réponses approximatives sur les outils, blogs, forums, wikis, facebook, twitter, tout cela est très confus dans l’esprit de beaucoup, en particulier des managers. Mais au-delà de la connaissance et de la pratique, la question est avant tout culutrelle : un vrai changement de management dans l’entreprise et un changement dans la façon dont les salariés sont considérés et dans la façon dont le travail est envisagé : hors des structures traditionnelles de l’entreprise. Le contrôle est un autre point crucial. On n’imagine pas à quel point il est par exemple difficile de faire ouvrir les commentaires non anonyme sans modération a priori dans un intranet !

  11. C’est bon de voir un peu d’humour même noir pour commenter une analyse statistique ! 🙂

    Eh oui avec un panel de questions fermées on ne peut récolter que des réponses sans vraie perspective de remise en cause des habitudes ou des peurs latentes de se lancer sur la communication cross-médias !

    Le meilleur dans toutes ses analyses est toujours comme souligné dans l’article de compter les membres ou les tweets ou les like au lieu de tenter de réaliser l’exercice de l’enquête qui apporterait plus d’intérêt mais une démarche plus approfondie en posant des questions sur le nombre de réseaux et le type utilisés ou envisagés et le pourquoi par rapport à la stratégie de communication d’entreprise. Et la seconde question serait : avez vous une communication d’entreprise cross médias et comment la construisez vous ?
    La 3è pourrait être avez vous une démarche de suivi régulier au minimum de vos statistiques ou d’un outil de CRM ou d’ERP pour suivre vos actions sur le Net ?
    La 4ème pourrait être, là je vous rejoins également : comprenez vous l’importance de la sensibilisation de votre personnel/ des dirigeants aux dangers de leur surf (fuite de données, e-reputation, risque concurrentiel) ? Que comptez vous faire pour cela ?

    Je ne pousserai pas à poser la question : « est ce que vous pensez que communiquer via Internet c’est juste du copié/collé ? » ou « comparez vous réellement les prestations liées à la communication d’entreprise ou faites vous confiance au slogan : vous pouvez tout faire vous même en moins d’une heure ? »

    Mais l’envie me démange fortement de dire que j’ai pu constater dans la pratique que peu se penchent réellement par intérêt (intellectuel et/ou financier) sur le détail des offres et préfèrent juste connaître le chiffre magique que ça va leur coûter.

    Si seulement les dirigeants pouvaient prendre conscience qu’il n’y a plus d’un côté le monde réel et de l’autre le monde virtuel, ce serait déjà un plus !

Les commentaires sont fermés, pas moi.